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Au bord de Lo
30 octobre 2008

Ronit Elkabetz, mon trésor

Il est des trésors cachés que la caméra sublime magnifiquement. Discrète, effacée, toute en retenue dans les Sept Jours, elle irradie dans Mon Trésor, Prendre Femme et La Visite de la fanfare.

Un fil lie ces trois derniers films, celui de la femme déchue, loin des strasses d'un cinéma trop heureux de porter aux nues des destinées héroïques. Non, Ronit semble leur préférer les êtres frappées par la tragédie ingrate d'une triste et désolante destinée: une pute gamine et mal fagottée, une mère au foyer frustrée et vidée, un pauvre hère abandonné dans une cité-dortoir déserte. Ronit est là, splendide, maquillée au rouleau de peinture, habillée avec une vulgarité soignée, mâchonant une vieille gomme ou fumant une clope d'une main désinvolte, seule, tragiquement seule, au bord manifeste de la crise de nerfs. Et pourtant elle irradie ; de cette beauté ardente, parce que sauvage, indomptée. Ses cheveux de jais, son regard brûlant, son corps quelconque et pourtant atrocement séduisant. Elle est de ces images qui vous inspirent et à laquelle on aspire.

Mon Trésor est un film fort sur les relations mère-fille, une vision sombre d'une filiation, celui d'une fille qui marche dans les pas, hésitants et boiteux, de sa mère. La Viste de la Fanfare appartient au genre de la fable, une paranthèse de poésie, saturée de silences lourds, de paroles muettes, d'attentes interminables et de rencontres inprobables dans cette ville perdue du désert israélien. Deux soleils s'y affrontent et miroitent sur l'écran, celui du ciel, et Ronit.

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